Quelques propositions pour sauver l'industrie automobile en France.
Au mois de juillet dernier, la direction de l’entreprise
PSA annonçait un vaste plan malencontreusement qualifié de « social »
car profondément antisocial (et là, sans guillemets !), plan qui prévoyait
8.000 licenciements en France dans les usines du groupe, dont 1.400 sur le
site de Rennes-La Janais. C’est, en fait, la conséquence directe des
erreurs stratégiques de la famille Peugeot et d’une certaine désinvolture à
l’égard des salariés, moins considérés, en définitive, que les
actionnaires : est-ce si étonnant que cela dans un système économique qui
compte plus en valeurs financières qu’en valeurs humaines, et qui a oublié ce
principe humaniste énoncé par le véritable théoricien de la monarchie absolue,
Jean Bodin, du temps du roi François Ier : « il n’est de richesses
que d’hommes » ?
Aujourd’hui, à Rennes comme à Aulnay, il faut parer au
plus pressé, peut-on dire : éviter la disparition de 8.000 emplois,
militer pour un moratoire sur ces licenciements programmés et, au-delà, penser
l’avenir de la filière automobile en France : par exemple avec la création
et la construction de nouveaux modèles adaptés aux conditions (et obligations)
nouvelles des circulations urbaines et rurbaines, mais aussi au « souci
environnemental », pour limiter consommations et pollutions des
hydrocarbures, entre autres.
Les projets dans les cartons ne manquent pas, et la crise
actuelle de l’automobile en France peut inciter à explorer de nouvelles pistes
industrielles : « l’imagination au pouvoir », pourrait-on
clamer et espérer !
Néanmoins, cela ne suffira pas, au regard même des enjeux
environnementaux et de l’épuisement progressif (mais de plus en plus rapide) et
inéluctable des matières premières non-renouvelables aujourd’hui nécessaires
dans la construction automobile. Aussi, il n’est pas inutile de proposer une
transformation d’une partie de la branche « fabrication » en branche
ou filière « réparation » ou « reconversion » des véhicules
déjà en circulation. Il y a là une piste à explorer, et cela d’autant plus
que les usines de Rennes-La Janais et d’Aulnay-sous-Bois (entre autres)
connaissent bien, pour les avoir fabriqués, une partie des modèles de
Peugeot-Citroën qu’il s’agirait de réparer ou reconvertir. Je précise qu’il
s’agirait de réparations lourdes (voire très lourdes) et non de celles déjà
effectuées dans les garages de la région, et c’est pour cela que le terme
« reconversion » peut sembler mieux adapté à cette
proposition, avec reconstruction de grandes pièces et possibilités d’adapter
de nouvelles pièces, voire des éléments de carrosseries et des moteurs
(moins énergivores, par exemple), au lieu d’envoyer les véhicules très abîmés
ou trop fatigués à la casse, comme cela se fait aujourd’hui. Cette stratégie,
qui de toute façon s’imposera tôt ou tard à l’ensemble des filières
industrielles d’ici quelques décennies, voire quelques années, par le simple
fait de la raréfaction des matières premières non-renouvelables (et donc de
leur surenchérissement consécutif), peut permettre à PSA de prendre de l’avance
en ce domaine d’avenir que sera, justement, « la reconversion » !
De plus, cela permet de préserver, à longue échéance, l’emploi dans la
filière automobile qui, au niveau mondial, va bientôt atteindre son
niveau de saturation, en unités roulantes comme en possibilités circulatoires…
Il est fort dommage qu’aujourd’hui la direction de PSA et
l’Etat soient si peu réactifs face à la crise automobile, et que la République
semble abandonner les ouvriers de PSA-Rennes comme ceux d’Aulnay à une sorte de
fatalité économique qui cache, en fait, une absence de volonté d’agir à la
tête de l’Etat pour sauver l’industrie française (et cela malgré les
velléités de M. Montebourg, peu soutenu par le ministre de l’économie, M.
Moscovici…) : les propos de M. Hollande ne sont guère à son honneur !
Alors qu’il devrait être le protecteur des salariés français, il les abandonne
à une mondialisation destructrice des forces vives de notre pays : quel
gâchis et, au-delà, quelle honte !
Décidément, les salariés de notre pays ne peuvent pas
attendre grand-chose de cette République si libérale et si peu sociale…
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire