"Jean-François Copé (UMP) a suscité une nouvelle polémique, après celle
sur le "racisme anti-blancs", en évoquant l'arrachage de pains au
chocolat "par des voyous" sous prétexte de ramadan, s'attirant une volée
de critiques entre ironie et indignation.
Vendredi, dans le Var, à Draguignan, le candidat à la présidence du
premier parti d'opposition avait lancé: "Il est des quartiers où je peux
comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes, pères ou
mères de famille rentrant du travail le soir, apprenant que leur fils
s'est fait arracher son pain au chocolat par des voyous qui lui
expliquent qu'on ne mange pas pendant le ramadan".
Ses dires ont déchaîné les tweets railleurs: "J'ai trouvé un surnom
pour JF Copé: Le Pen au chocolat", écrit un "tweetos". "Jean-François a
encore Copé la parole à Marine", ironise un autre. "Il est dans le
pétrin", écrit un troisième.
Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du PS, s'est aussi fendu
d'un tweet: "M. Copé se ridiculise avec son histoire de pain au
chocolat. Le congrès UMP n'excuse pas de brader cyniquement toute
dignité républicaine".
Pour le PCF, Jean-François Copé a "sans doute dû se faire voler son
goûter par un plus grand que lui dans la cour de récréation". "Nous vous
enverrions bien au piquet, mais vos propos sont autrement plus graves
que cela. Ils sont une insulte à la République et à la laïcité", dit le
Parti communiste.
Le ton était à la gravité en revanche chez la porte-parole du
gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, qui a dénoncé dans le député-maire
de Meaux une "volonté manifeste d'instrumentaliser le vivre ensemble".
"Le jour où il voudra s'exprimer sereinement au lieu de chercher à
exploiter les peurs et les fantasmes, alors je serai prête à l'écouter",
a ajouté la ministre.
Le président de l'Observatoire contre l'islamophobie, Abdallah Zekri,
a accusé le responsable UMP de "virer à l'extrême droite". "Il veut
faire plaisir aux extrémistes de son parti, et comme d'habitude, il faut
taper sur les musulmans et les jeunes des quartiers".
La Licra a parlé de "dérive atterrante".
Samedi, toujours dans le Var mais à Fréjus, M. Copé a expliqué avoir
voulu décrire "des petites scènes du quotidien qui sont autant de
petites blessures, de petites souffrances qui, parfois, sont plus
grandes qu'on ne le croit".
Pour M. Copé, "il y a derrière ce type de comportements une volonté
d'instrumentaliser les religions alors que les religions n'ont rien à
voir avec tout cela lorsqu'elles sont pratiquées dans le cadre de la
République. Elles sont toutes respectables".
Interrogé sur les réactions suscitées par ses propos, M. Copé a
répondu que s'il y avait "émoi", il venait de "la gauche bien pensante
qui, comme d'habitude, donne des leçons sans jamais voir ce qui se passe
sur le terrain".
De même ses soutiens à l'UMP (la députée Michèle Tabarot, les
secrétaires nationaux Camille Bedin, Bruno Beschizza, Valérie
Rosso-Debord) se sont mobilisés, multipliant les communiqués contre une
"polémique complètement stérile et révélatrice de la langue de bois et
du politiquement correct ambiants".
L'ancien ministre du Budget avait déjà suscité d'âpres débats en
évoquant, dans son livre "Manifeste pour une droite décomplexée" un
"racisme anti-blanc" sévissant dans certains quartiers difficiles."
Tordant non ?
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