mardi 18 décembre 2012

0 Brasillach - Les raisons d'un engagement via Zentropa


Rédacteur en chef de Je suis partout, je touchais à ce titre 8 000 francs de fixe par mois. Tel était mon traitement. Avant la guerre, Lazareff, rédacteur en chef de Paris-soir, touchait, 30 000 francs par mois, plus une note de frais mensuelle de 30 à 40 000 francs. Aujourd’hui, le traitement officiel de la presse de Paris est de 15 000 francs pour un rédacteur en chef, traitement minimum. Mais ce n’étaient pas mes seules ressources, car mes articles, mes romans publiés en librairie, etc., complétaient naturellement mes appointements. Dans l’ensemble, j’ai gagné pendant l’Occupation, suivant les droits d’auteur et le travail variable que je fournissais, de 10 000 à 20 000 ou 25 000 francs par mois. Ces ressources ont naturellement beaucoup diminué à la suite de mon départ de Je suis partout, et je n’ai plus écrit que des articles dans des journaux qui me les payaient 500 ou 600 francs. Ma vie a d’ailleurs toujours été celle que je menais avant la guerre. Je partageais un appartement avec ma soeur, mon beau-frère et leurs enfants. Cet appartement comportait un loyer de 7 000 francs par an. Je possédais avant la guerre une Simca, je n’ai jamais eu d’auto ni de permis de circuler pendant la guerre. On ignore certainement mon nom dans les grands restaurants, chez Maxim’s ou à la Tour d’argent. Je continuais à mener à peu près une vie d’étudiant. Je n’avais pas de gardes du corps, pas de policiers dans l’antichambre (notre appartement ne comporte d’ailleurs pas plus d’antichambre que d’ascenseur), je n’ai jamais reçu une lettre de menaces chez moi, alors que rien n’était plus facile que de savoir mon domicile. Je n’ai eu besoin de recourir à aucune protection.

Robert Brasillach - Les raisons d’un engagement.

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