Jeudi matin, 9h30, mairie du XIXe
arrondissement à Paris. Frigide Barjot, tête pensante, égérie de la
manifestation contre le mariage gay du 17 novembre, a rendez-vous avec
une équipe de l’émission « Complément d’enquête » qui doit être diffusée
le soir même sur France 2.
L’interview est prévue dans la salle des mariages. Le maire, le sénateur socialiste Roger Madec, a donné son feu vert.
Mais voilà, notre apparatchik socialiste (ancien du CERES, l’aile gauche de la nébuleuse rose, mais surtout connu comme un habile manœuvrier) change d’avis et refuse que le tournage ait lieu. Il ne savait pas, explique-t-il, que l’invitée de Benoît Duquesne n’était autre que la parodiste, passée avec âme et minijupe au catholicisme. « Je vous interdis de tourner. Je la connais, cette Frigide Barjot ! » Son directeur de cabinet expliquera, après l’incident, qu’un accord avait été donné pour des entretiens avec Louis-Georges Tin — le président du Conseil représentatif des associations noires de France, le CRAN, et figure du mouvement gay — et un « témoignage ». Ce sera donc niet. [...]
Emmanuelle Duverger - La suite sur Boulevard Voltaire