PMA : les opposants choqués par les propos de Hollande
Dénonçant les risques pour les enfants, ils se disent très motivés pour la manifestation du 13 janvier.
Dénonçant les risques pour les enfants, ils se disent très motivés pour la manifestation du 13 janvier.
L’imbroglio au sein du gouvernement, engendré par la possible ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes, apporte de l’eau au moulin des opposants au « mariage pour tous », plus que jamais renforcés dans leur conviction et leur mobilisation. « Il n’en fallait pas plus pour décider les hésitants à venir en nombre à la grande manif du 13 janvier », réagissent les organisateurs de la « Manif pour tous », qui réunira à Paris tous les opposants au projet.
La PMA pour les homosexuelles, exclue du projet de loi, est revenue à la surface de ce dossier brûlant avec un encouragement de la Chancellerie. C’est en tout cas ce qu’a fait valoir la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, qui a prêté mercredi à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, un pas en avant vers l’ajout de cette mesure dans le texte de loi. Devant la confusion régnante, et après un démenti de la Chancellerie, François Hollande - qui est contre cette mesure « à ce stade » - a finalement lâché que le Parlement décidera « souverainement ».
À l’Élysée, on reconnaissait jeudi que la question de la PMA « suscite beaucoup d’inquiétude et d’animosité » et que le mieux, conformément à ce qu’a toujours dit le gouvernement, serait d’examiner la question de la procréation médicalement assistée dans une autre loi qui viendrait plus tard. « Introduire la PMA par amendement serait le meilleur moyen d’affaiblir un engagement fort de François Hollande », estime un responsable de la majorité.
Choqués mais peu surpris, les opposants au « mariage pour tous » estiment que la boîte de Pandore est ouverte. « Le mariage, l’adoption, la PMA, et puis quoi après ?, interroge Jérôme Brunet, président de l’Appel des professionnels de l’enfance. Les hommes trouveront injustes que seules les femmes puissent avoir des enfants, donc ils demanderont la gestation pour autrui (GPA) ? C’est un boulevard pour la GPA, un cataclysme pour la filiation. » « Pour l’humanité et la civilisation », ajoute Bénédicte, pédiatre mobilisée pour la manif du 13 janvier.
« Surenchére des revendications »
Pour le collectif des Maires pour l’enfance, qui rassemble près de 18 000 élus opposés au projet de loi, « les enfants ne sont pas des objets à revendiquer, à s’approprier, simplement parce qu’on a le projet ou le désir d’en avoir !, s’indigne Franck Meyer, porte-parole du collectif. Il serait bien utile pour notre pays que la raison reprenne le pas sur la surenchère des émotions et des revendications ! »
« L’amateurisme de ce gouvernement sur ce dossier est effarant, s’étonne Tugdual Derville, président de l’association Alliance Vita. Après les faux pas, la confusion et les piétinements, on arrive à des perspectives de fabrication d’enfants à la demande ! On est en train d’effacer la parité du couple homme-femme, pourtant universelle et incontestable, d’escamoter toute référence paternelle et de glisser vers les femmes “gestatrices”. Cette réforme a été poussée idéologiquement mais pas réfléchie sur le plan juridique et anthropologique. On a vraiment l’impression d’être gouverné par des apprentis sorciers. »
Pour ce médecin gynécologue de la reproduction, « la PMA est déjà complexe à admettre dans la construction psychique d’un enfant, quand il y a donneur anonyme, alors accepter en plus deux mères pour l’élever… »
Le Figaro
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