vendredi 4 janvier 2013

0 Éditorial de L’AF 2854 : "Le 13 janvier, un seul impératif : manifester. Un seul mot d’ordre : le retrait pur et simple du projet de loi."



Comme si elle ne s’était jamais fait censurer elle-même par ceux qu’on appelle fort improprement les Sages, la droite s’est gaussée de l’exécutif à l’annonce de la décision du Conseil constitutionnel de retoquer certaines des dispositions de la loi de finances pour 2013, dont la plus emblématique, la promesse de taxer à 75% la part des revenus supérieure à 1 million d’euros, la promesse de campagne la plus « à gauche » de François Hollande. 
C’était même la seule qui le distinguât vraiment de son concurrent, en ce qu’elle apparaissait comme l’anti-bouclier fiscal de son prédécesseur, un bouclier que Sarkozy a traîné comme un boulet durant tout son mandat. Alors que pour la droite et certains fiscalistes, il s’agit pour le Conseil constitutionnel de censurer toute taxation supérieure à 70% comme confiscatoire, la sentence, pour le premier ministre, est d’ordre purement technique. Aussi Jean-Marc Ayrault a-t-il immédiatement annoncé qu’il remettait la disposition sur le métier pour la faire de nouveau adopter en projet de loi de finances pour 2014, voire plus tôt, lors d’un énième collectif budgétaire. Il n’en reste pas moins que c’est la deuxième fois — la première, ce fut à l’occasion de la loi Duflot sur le logement, votée dans la précipitation durant l’été — que la gauche au pouvoir depuis presque huit mois se fait ainsi remettre à sa place. Mais à quelle place, exactement ? Car, par-delà l’aspect démagogique de la disposition retoquée et de quelques autres, on est en droit de s’interroger sur la place de plus en plus importante prise par les juges sur les politiques, avec l’accord paradoxal de ce même pays légal qui s’incline toujours avec modestie... comme s’il s’agissait d’un jeu dont seuls les Français sont les vraies dupes.
C’est en effet le pays légal, droite et gauche confondues qui, pour plaire aux exigences définies à Bruxelles, n’a cessé depuis plusieurs années de laisser le juge, qu’il soit européen ou français, prendre le pas sur le politique, comme si celui-ci avait fini par renoncer à décider. Et si l’annulation des « 75% » n’a aucun rapport avec les nouvelles règles définissant l’adoption des budgets nationaux, règles adoptées par le Parlement français et qui soumettent les politiques nationales au double filtre du juge français, puis européen — le juge « français » étant censé vérifier en amont que les parlementaires se conforment aux desirata de la Commission européenne pour prévenir en aval le passage devant le juge européen, ce qui en dit long sur le caractère « national » des décisions prises par nos Sages —, c’est toutefois la même logique, ou plutôt le même double langage : d’un côté des promesses d’ordre politique qu’on sait fort bien être intenables, de l’autre une réalité — économique ou juridique —, qu’on connaît, et qui les contredit aussitôt. Certes, nos compatriotes sentent que la classe politique se moque de plus en plus d’eux, mais, malheureusement, ils hésitent encore à traduire leur intuition en rejet politique d’un régime qui crèvera à la fois de sa démagogie et de ses propres renoncements, mais entraînera dans sa chute les Français eux-mêmes, alors directement livrés aux « juges » et autres « technocrates ».
Pourtant, le Conseil constitutionnel aurait fort à faire, s’il s’agissait pour lui de défendre vraiment la France et les Français. Mais Roselyne Bachelot, l’égérie sociétale de l’UMP, semble malheureusement prendre ses craintes pour la réalité lorsqu’elle déclare que l’introduction précipitée de la procréation médicalement assistée au bénéfice des lesbiennes mariées dans le projet de loi sur le mariage « pour tous » donnera certainement l’occasion aux Sages de retoquer cette partie-là de la loi si elle était adoptée. D’autres espèrent même voir l’ensemble du texte invalidé, au nom notamment de l’égalité des enfants... Mais devant quoi ? En tout cas pas devant la vie, le Conseil constitutionnel n’ayant jamais remis en cause la légalisation de l’infanticide. Quant au mariage, n’a-t-il pas « jugé » en 2011, alors qu’il était interrogé par des homosexuels dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité, qu’il revenait au législateur de définir l’union légale, subordonnant ainsi aux caprices d’une majorité de rencontre la définition même de la famille, qui est pourtant la cellule de base de la société ?
C’est pourquoi, le combat contre la dénaturation du mariage et de la parenté et donc de la filiation doit se gagner bien en amont d’un éventuel passage devant le Conseil constitutionnel : il doit se gagner avant même le passage du texte au Parlement ! Il sera toujours temps, en désespoir de cause, pour quelques parlementaires qui n’auront pas peur d’apparaître définitivement ringards aux yeux de ceux qui adorent « l’Évolution de la société » comme la divinité de tous les renoncements, de soumettre aux magistrats de la rue de Montpensier la loi une fois votée. Si nous devons être les plus nombreux, le 13 janvier, au sein de la grande manifestation nationale, c’est pour exiger et obtenir — car « le désespoir en politique est une sottise absolue » — le retrait du texte. C’est encore possible. Tout dépend de la mobilisation des Français. Ce gouvernement, qui n’est même pas « démocratique » au sens où il serait celui des Français les plus nombreux, puisque seule une minorité a élu la prétendue majorité parlementaire — on sait combien le système électoral est injuste en privant de représentants une grande partie de l’électorat et en permettant les combinazione les plus indignes, comme celles qui ont permis de procurer à des écologistes maintenus artificiellement en survie politique d’obtenir un groupe politique mais interdisent l’entrée de l’hémicycle aux nationaux —, ce gouvernement, disons-nous, est totalement coupé du pays réel. Entre un président qui ne sort de sa léthargie que pour insulter à l’étranger son propre pays en mentant sur son histoire, en oubliant ses martyrs mais en honorant des traîtres, et un premier ministre dont l’arrogance a de plus en plus de mal à dissimuler l’incompétence et la psycho-rigidité, l’année qui commence est certes mal engagée. Eh bien, faisons de 2013 l’année sinon de toutes les libérations, du moins de la première d’entre elles : libérons-nous de cette conception morbide de la société qui, reposant sur un individualisme effréné et le mensonge anthropologique, n’a cessé, depuis sa mise en scène en 1968, de se propager dans le pays et qui connaîtrait, avec la légalisation du mariage homo et de l’homoparentalité, une victoire sans précédent. Le pays réel n’en veut pas. C’est pourquoi la victoire sur ce sujet ne serait pas seulement un acte de sauvegarde de la nation elle-même : elle aurait aussi une portée symbolique considérable. Pour la première fois depuis quarante-cinq ans, le peuple aurait dit non, ouvertement, à une prétendue avancée sociétale. Ses partisans l’ont compris : d’où leur agressivité. A nous de donner un coup d’arrêt à la décomposition de la société, en manifestant contre une loi de dissolution de la famille et contre l’institutionnalisation du mensonge. Alors seulement, pourra s’engager le relèvement de la nation.
Le 13 janvier, un seul impératif : manifester. Un seul mot d’ordre : le retrait pur et simple du projet de loi.
François Marcilhac - L’AF 2854

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