La ministre des Droits des femmes évoquera le sujet ce matin en Gironde.
Najat Vallaud-Belkacem est en visite en Gironde ce matin. (photo afp)
Porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem est aujourd'hui en Gironde.
« Sud Ouest ». Vous signez ce matin au siège de l'entreprise Catherineau, à Saint-Médard-en-Jalles, une convention tripartite avec la Région et le rectorat. Sur quoi porte cette convention ?
Najat Vallaud-Belkacem. L'Aquitaine fait partie des neuf régions pilotes que nous avons retenues pour promouvoir l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. En nous appuyant notamment sur les Conseils régionaux, nous y expérimentons des réponses innovantes et originales aux inégalités persistantes entre les sexes. Nous y accompagnerons par exemple étroitement les PME vers l'égalité professionnelle, qui suppose un travail sur le recrutement mais aussi sur l'organisation du travail pour que les femmes ne pâtissent plus de leurs absences pour congés familiaux, par exemple, ou encore sur l'état des lieux, pour mieux mesurer les injustices souvent masquées dans les rémunérations, afin d'y pallier…
Par cette convention, nous nous engageons aussi à encourager la mixité professionnelle des filières : attirer davantage les filles vers les secteurs « masculins » et les garçons vers les secteurs « féminins », c'est l'un des meilleurs leviers de l'égalité.
Le choix de l'entreprise Catherineau, à Saint-Médard-en-Jalles, n'est d'ailleurs pas fait par hasard. C'est d'abord une entreprise dynamique, qui montre l'importance des petites et moyennes entreprises dans notre tissu économique. C'est aussi une entreprise dirigée par une jeune femme dans un secteur, l'aéronautique, pourtant très masculin. Je déjeunerai d'ailleurs avec plusieurs femmes chefs d'entreprise de la région : je travaille beaucoup sur l'entrepreneuriat au féminin.
Avez-vous le sentiment que cette marche vers l'égalité avance rapidement ?
Pas assez à mon goût. C'est pour cela que l'État doit y veiller sans cesse, et c'est pourquoi j'ai voulu rendre beaucoup plus strictes et efficaces les procédures de contrôle et de sanction qui s'appliquent aux entreprises de plus de 50 salariés qui ne respectent pas l'égalité professionnelle.
Les partenaires sociaux aussi doivent y veiller. Ils sont actuellement engagés dans une négociation sur le sujet et doivent nous rendre leurs conclusions début mars. Les collectivités, enfin, font des choses intéressantes en la matière, parfois méconnues, et j'ai demandé à Vincent Feltesse, député de la Gironde, de me présenter un état des lieux de ces actions des collectivités en faveur de l'égalité dans leurs ressources humaines, leurs politiques, leurs subventions… Il me remettra son rapport le 15 avril et nous pourrons évaluer les pratiques afin de généraliser celles qui fonctionnent bien.
Votre venue à Bordeaux coïncide avec la naissance à Sciences Po d'un collectif antisexiste qui s'élève contre les dérapages dans certaines soirées étudiantes.
Je ne peux qu'approuver cette démarche, et la direction de Sciences Po a adopté la bonne attitude en lançant une enquête pour que les comportements sexistes, même anonymes, soient sanctionnés. Ces prétendues blagues sur les étudiantes ne sont pas drôles. Elles ont surtout pour effet collatéral de banaliser le sexisme et le harcèlement sexuel qui est illégal, faut-il le rappeler.
L'article 1 de la loi sur le mariage pour tous a été voté et les opposants ne désarment pas.
Il était temps que le sujet arrive à l'Assemblée nationale et que le débat puisse s'engager dans de bonnes conditions, même si la sérénité n'est pas toujours présente. C'est au Parlement que doit être discuté ce projet qui fait progresser l'égalité entre tous les citoyens et qui, c'est bon de le rappeler, ne causera aucun tort aux couples hétérosexuels et renforcera la famille.
François Hollande acclamé samedi au Mali. Vous n'auriez pas préféré qu'il le soit en France ?
J'ai ressenti beaucoup de fierté en voyant les images de François Hollande au Mali. Beaucoup d'émotion aussi. La France sort grandie de ce soutien qu'elle a apporté à nos amis maliens, uniquement guidée par les valeurs d'humanisme qui sont notre socle. Avec cette opération, François Hollande a d'ores et déjà marqué de son empreinte, moderne et respectueuse, la relation franco-africaine, et les Français lui en sont reconnaissants.
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