La prise de Châtillon-sur-Sèvre par les
républicains le 9 octobre avait mis les Vendéens dans une position très
inquiétante, l’Armée catholique et royale se retrouvait acculée entre
Tiffauges et Châtillon. Aussi le 10 octobre les généraux vendéens de
l’Armée d’Anjou et du Haut-Poitou se réunirent résolus à ne pas laisser
leur « capitale » au main des « Bleus », et, conscient de l’effet
dévastateur que cette perte pourrait avoir sur le moral des troupes, il
décidèrent de lancer immédiatement une contre-attaque pour reprendre la
ville.
Le 11 octobre, l’armée vendéenne se mit
en marche, rapidement elle rencontra sur sa route l’armée républicaine
divisée en deux colonnes, l’une commandée par Chalbos, l’autre par
Westermann, qui se dirigeait sur Cholet et Mortagne. Les Vendéens
lancèrent une charge générale et culbutèrent les lignes républicaines
qui se replièrent sur Châtillon. Les soldats restés dans cette place
étaient totalement désorganisés, beaucoup même étaient ivres. Rapidement
la panique les gagna et toute l’armée finit par dérouter sur Bressuire.
Les Vendéens purent reprendre Châtillon cependant ils se jetèrent sur
les réserves d’eau-de-vie abandonnées par les républicains et
s’enivrèrent à leur tour.
Mais Westermann n’acceptait pas sa
défaite et arrêta la retraite au bois du Moulins aux Chèvres. Il
rassembla une centaine de hussards qui chacun prirent un grenadier en
croupe ainsi que les fantassins du 9e bataillon d’Orléans, le tout était
fort de plusieurs centaines d’hommes. La chose faite, il retourna à
Châtillon afin d’y lancer un raid.
Profitant de l’obscurité, la petite
troupe parvint à traverser les avants-gardes vendéennes et se répandit
dans la ville. La plupart des 10 000 soldats vendéens étaient endormis.
Westermann, constatant que Chalbos ne l’avait pas suivi, donna l’ordre
de détruire la ville. Les maisons furent incendiées, des soldats
vendéens tués dans leur sommeil, des femmes et des enfants massacrés.
Mais l’alerte donnée, les Vendéens se regroupèrent et passèrent à
l’attaque dans une grande confusion. Après quatre heures de combat,
Westermann constatant que la plupart de ses hommes avaient été tués,
ordonna la retraite.
À l’aube, les généraux d’Elbée,
Bonchamps, Lescure, La Rochejaquelein et Talmont après avoir rallié les
fuyards et rassemblé leurs troupes retournèrent à Châtillon. Mais les
républicains avaient pris la fuite, la ville était entièrement détruite
par les incendies et le sol était jonché de milliers de cadavres
calcinés. Les Vendéens n’osèrent pas pénétrer dans les ruines et s’en
retournèrent sur Mortagne.
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