Le
Mondial de l’automobile est une occasion pour les constructeurs de
présenter leurs nouveaux modèles et leurs projets, et d’évoquer les
tendances et les perspectives du secteur, leurs difficultés et leurs
objectifs, parfois leur stratégie. Avec le marché chinois qui annonce entre 15 et 18 millions de véhicules vendus annuellement dans ce pays, mais aussi les autres marchés émergents d’Amérique du Sud, les enjeux sont énormes, d’autant plus que le marché des pays européens apparaît en voie de saturation
et, même, en régression possible dans les années prochaines, ne
serait-ce que par le simple effet de la crise qui dévalue le pouvoir
d’achat des populations européennes.
Pour les constructeurs français, l’heure est visiblement au désengagement productif en France,
préférant produire dans des pays aux normes sociales plus « souples »,
c’est-à-dire moins « favorables » aux ouvriers qu’elles ne le sont chez
nous : cela confirme mon idée (certains parleraient
peut-être de préjugé, mais c’est en fait une prise de conscience de
certaines réalités sociales, prise de conscience acquise lors de
recherches sur le sujet et d’entretiens avec des travailleurs de
l’automobile…) qu’il n’y a pas, aujourd’hui, de croissance possible sans l’exploitation d’une population productrice (les ouvriers, principalement « spécialisés », c’est-à-dire les « O.S. ») aux marges de la pauvreté, voire complètement pauvre et à laquelle on fait croire à une fatalité de leur condition présente et à la possibilité future et éventuelle d’un meilleur sort pour la génération suivante (celle
de leurs enfants), au moins dans les puissances émergentes ou émergées
comme le Chine ou le Brésil… C’est d’ailleurs ce qui s’est concrètement
passé lors des révolutions industrielles du XIXe et XXe siècles dans les
pays occidentaux, dont la France !
Le travail des enfants, réalité en Occident au XIXe, mais aujourd'hui en Chine...
Du coup, la France pourrait bien ne plus avoir d’usines d’automobiles de marque française sur son territoire d’ici quelques années,
et les menaces de délocalisations futures émises par le patron de
Renault, M. Carlos Ghosn (le patron le mieux payé de France…), sont
inquiétantes tout comme elles révèlent, ou plutôt confirment l’avidité
de quelques chefs d’entreprise et de leurs actionnaires pour qui seuls
les dividendes et la rentabilité (à leur profit…) importent vraiment.
En fait, c’est aussi par ce thème que l’on peut constater les effets pervers d’une mondialisation qui n’est pas heureuse pour tout le monde
: en lisant les déclarations des patrons automobiles demandant plus de
flexibilité du travail (en fait, des travailleurs eux-mêmes…) et des
coûts moins élevés de ce même travail (c’est-à-dire moins de charges
patronales, ce qui peut parfois se défendre, mais aussi des salaires
moins « élevés » pour les ouvriers, ce qui apparaît comme une régression
sociale certaine…), on mesure combien la mondialisation est une
véritable mise en concurrence des salariés du monde entier entre eux
pour « favoriser » ceux qui coûteront le moins cher aux entreprises et, donc, permettront de plus grands profits aux actionnaires…
Face aux excès de la mondialisation, la colère ouvrière pourrait bien s'exprimer à nouveau...
Pourtant,
est-il impossible de produire utilement pour les entreprises comme pour
les salariés de l’automobile en France, au bénéfice de chacun et non de
quelques uns ? Bien sûr que non ! La meilleure preuve c’est… Toyota ! Aujourd’hui, c’est la seule grande marque automobile qui a obtenu le label Origine France Garantie et qui, en plus de produire des voitures en France, va exporter des Yaris fabriquées ici vers les Etats-Unis ! Comme quoi, il
est tout à fait possible de fabriquer français et de vendre à des prix
abordables en France sans délocaliser en Roumanie ou en Chine !
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