Il y a beaucoup de choses à reprocher à
la République et à ses dirigeants, et tout particulièrement
l’hypocrisie, qui est sans doute la pire des choses en politique, au
même titre que le manque de courage et l’indécision.
Ainsi, le rejet par le Conseil constitutionnel
de la fameuse taxe à 75 % pour les revenus supérieurs à 1 million
d’euros : qui peut croire que M. Hollande ne savait pas qu’elle serait
annulée par ce Conseil, alors même que son principal conseiller, le
secrétaire général de l’Elysée Emmanuel Macron, évoquait cette taxe
provisoire comme celle d’un Etat comparable à un « Cuba sans le
soleil » ? Qui peut croire qu’un Président de la République est un
« amateur » en matière fiscale ou qu’il n’a pas des spécialistes sur la
question capables de lui dire que sa proposition serait, au regard du
Droit français, invalidée ? En fait, et sans doute dès le début,
M. Hollande savait que cette taxe était condamnée, et cela avant même
d’arriver au faîte de l’Etat, mais il s’agissait pour lui de mordre sur
l’électorat d’une Gauche qui semblait, au printemps 2012, sensible aux
sirènes mélenchonistes, et, pour cela, toutes les démagogies étaient
autorisées, la fin présidentielle justifiant tous les moyens électoraux
puisque la France a le malheur d’être en République…
Sinistre farce mais à laquelle, d’ailleurs, peu de gens ont cru : je me souviens d’une conversation entendue dans un café de Saint-Briac en pleine effervescence électorale, conversation durant laquelle une jeune femme visiblement issue des classes aisées et attachée, selon ses termes, à la « mondialisation obligatoire et forcément bénéfique (sic !) », expliquait qu’elle voterait « évidemment » pour François Hollande mais tout en affirmant à son interlocuteur encore hésitant que le candidat socialiste serait, de toute façon, « raisonnable » et que cette taxe, pourtant présentée comme fondamentale dans sa stratégie de candidat (mais qui dit stratégie ne dit pas forcément « mise en pratique »…), ne serait pas vraiment « utile » ni même « souhaitable », et qu’il y renoncerait sans doute après quelques mois et quelques conseils… Cette même jeune femme arguait de la nécessité pour François Hollande de « convaincre le peuple » qui « malheureusement » votait… Je n’invente rien, j’ai bien entendu cela ! [...]
Jean-Philippe Chauvin - La suite sur Nouvelle Chouannerie
Sinistre farce mais à laquelle, d’ailleurs, peu de gens ont cru : je me souviens d’une conversation entendue dans un café de Saint-Briac en pleine effervescence électorale, conversation durant laquelle une jeune femme visiblement issue des classes aisées et attachée, selon ses termes, à la « mondialisation obligatoire et forcément bénéfique (sic !) », expliquait qu’elle voterait « évidemment » pour François Hollande mais tout en affirmant à son interlocuteur encore hésitant que le candidat socialiste serait, de toute façon, « raisonnable » et que cette taxe, pourtant présentée comme fondamentale dans sa stratégie de candidat (mais qui dit stratégie ne dit pas forcément « mise en pratique »…), ne serait pas vraiment « utile » ni même « souhaitable », et qu’il y renoncerait sans doute après quelques mois et quelques conseils… Cette même jeune femme arguait de la nécessité pour François Hollande de « convaincre le peuple » qui « malheureusement » votait… Je n’invente rien, j’ai bien entendu cela ! [...]
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