Article d'hier : mercredi 8 mai 2013, via Sud-Ouest
Tombé pour la France, le caporal-chef Stéphane Duval a été honoré mardi par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian
Le ministre de la Défense a rendu hommage, à Bayonne, à la « bravoure » du soldat. (photo Bertrand Lapègue)
Hier après-midi, à Bayonne. Sur la place d’armes du premier régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa), le silence s’installe. Sous un ciel voilé, autorités, associations et personnalités (1) sont représentées, en cette journée d’hommage aucaporal-chef Stéphane Duval.
Dans quelques instants, le soldat sera fait chevalier de Légion d’honneur par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Des insignes remises à titre posthume, sous les yeux de la famille, des amis et des frères d’armes du soldat, ce héros tombé pour la France le 29 avril, au Mali.
Plusieurs centaines de militaires du RPIMa sont rassemblés, lorsque le ministre entame son discours : « Quand le président de la République a pris la décision d’engager la France au Mali […], il savait qu’il y aurait, pour nos forces, des épreuves difficiles, qui pourraient être dramatiques. »
Jean-Yves Le Drian souligne la « bravoure » et le « dévouement »de ce caporal-chef, plusieurs fois décoré. Et s’adresse au défunt : « Je m’incline avec respect devant la douleur qui pèse sur votre famille et vos frères d’armes. »
À 33 ans, Stéphane Duval avait récemment emménagé à Urt avec sa femme et ses enfants. Depuis peu, il était devenu papa, pour la deuxième fois. Avant qu’il ne gagne le Mali, en février, ses amis se souviennent d’une partie de cartes disputée avec lui.
Puis, le caporal-chef a rejoint la zone de guerre, où il fut mortellement blessé, voilà neuf jours, au cours d’une opération de reconnaissance et de fouilles. Un drame survenu après onze ans de service au sein de l’armée de terre.
Le soldat urtois est le sixième à trouver la mort dans ce conflit. Pour le colonel Moussa Coulibaly, attaché de Défense à l’ambassade du Mali à Paris, « cette perte est aussi une perte pour le Mali ». « Je suis présent à Bayonne pour adresser mes condoléances à la famille du défunt, poursuit ce haut gradé malien […].
L’opération Serval est bientôt terminée. Il reste quelques poches de résistance, devenues rares mais toujours imprévisibles. Aussi, il s’agit de rester vigilant. Toutefois, nous sommes entrés dans la phase de stabilisation, au cours de laquelle les forces françaises peuvent se retirer peu à peu. »
Le colonel se dit également « très touché par l’action de la France au Mali » : « Nos liens sont séculaires et historiques. Il faut toujours les consolider. » Ce mardi, l’hommage national (qui avait commencé la veille, aux Invalides) rendu à Stéphane Duval offre une triste occasion de renforcer ces attaches.
Via le discours du ministre, il met aussi en exergue la flamme patriotique : « Au nom du président de la République […], je tiens à exprimer à votre famille la solidarité de la Nation française. »
Ce mardi, l’heure est à la peine. À la fierté, aussi.
(1) Le préfet, le sous-préfet, des représentants des collectivités, des députés et association d’anciens combattants
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