ar Jean-Michel Desplos
Les CRS traquent en avion les poids lourds qui ne respectent pas les distances de sécurité..
Des photos pour preuve
« Nous constatons beaucoup trop de comportements dangereux », soupire le commandant Jocelyn Jeanneau, patron de la CRS autoroutière, déterminé à faire la chasse aux conducteurs de camions « qui prennent des risques et en font prendre aux autres ».
Chaque jour, 110 000 véhicules sont comptabilisés sur la rocade, dont 19 000 poids lourds, soit environ un toutes les trois secondes ! Dans la mire des forces de l’ordre : les étrangers guère soucieux de la législation et disposant souvent de cash pour payer les amendes sur place. Jusqu’alors, certains arrivaient à donner l’alerte par radio ou un autre système. Avec l’avion, c’est impossible. « Ils sont surpris et ont du mal à nous croire », commente le capitaine Pascal Gensous, adjoint de la CRS autoroutière.
À bord du Cessna, le brigadier-chef CRS Nicolas Castet a la fonction d’opérateur. Il constate les infractions, fait des photos en cas de contestation, et avertit ses collègues au sol. « L’avion est léger et il a un faible coût à l’heure, dix fois moindre que l’hélicoptère », fait observer le commandant Jean-François Vincentelli, aux manettes du Cessna, avec à ses côtés le brigadier-chef Bruno Dartiguelongue, tous deux pilotes au sein de la brigade aéronautique de la police aux frontières (PAF). « L’avion nous permet de travailler à une hauteur de 500 mètres avec une vue très large de la zone. »
D’autres contrôles bientôt
La PAF dispose de cinq pilotes susceptibles d’intervenir dans les trois régions de la zone de défense (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes), au profit des différentes directions de la police : sécurité publique, police judiciaire, renseignement intérieur et CRS. « Nos missions sont variées et vont de la surveillance à la sécurité routière », confie le commandant Vincentelli.
Mardi matin, le plafond était bas, et l’avion a décollé aussitôt la première éclaircie venue. En quelques secondes, le Cessna survolait l’autoroute, où quatre équipes de deux motards étaient positionnées entre les différents échangeurs, depuis la rocade jusqu’à celui de Cestas-Pierroton. Il n’a guère fallu patienter pour qu’un premier routier tombe dans les mailles du filet tendu depuis les airs. Il doublait, alors que les camions sont frappés par une interdiction absolue de dépassement. « D’autres opérations sont programmées prochainement et, si nous relevons des infractions commises par des véhicules légers, ils n’échapperont pas à une verbalisation. »
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