Le mercredi 17 octobre se tenait
l’audition de représentants d’associations d’anciens combattants, dans
le cadre du projet de loi de finances pour 2013. La plupart en ont
profité pour protester contre le projet du Sénat de faire du 19 mars
1962 le jour commémoratif officiel de la fin de la guerre d’Algérie.
Quelques extraits... L’intégralité sur le site de l’Assemblée nationale
"M. le général (2s) Henri Pinard Legry, président de l’Association de soutien à l’armée française (ASAF). Je rappelle que l’ASAF, à travers les 500 associations adhérentes, regroupe non seulement des anciens combattants mais également des cadres et des soldats de l’armée d’active et de la réserve, ainsi qu’un nombre croissant de Françaises et de Français, jeunes ou moins jeunes qui, n’appartenant pas aux catégories précédentes, sont particulièrement intéressés par les questions militaires et de défense. [...]
L’ASAF estime [...] que la proposition de loi relative au 19 mars revêt non seulement un caractère essentiellement idéologique mais est, de plus, incohérente, puisqu’il existe déjà une date reconnue et célébrée. Cette démarche est également dangereuse pour le pays car elle ravive des plaies qui commençaient à se refermer. Elle est de nature à recréer des divisions entre les Français alors que les défis économiques et sociétaux que notre pays a à relever exigent une cohésion renforcée. Je rappelle qu’à l’occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, l’ASAF a édité un numéro spécial « Armée et Algérie », tiré à 10 000 exemplaires, qui a été largement diffusé, notamment dans les centres de documentation des universités et des grandes écoles. Ce numéro sera également diffusé au mois de décembre dans les collèges et les lycées.
D’une façon générale, l’ASAF considère, sans revenir sur les propos tenus par le Président de la République à l’occasion de l’anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv, qu’il faut se garder de faire rimer la commémoration des grandes dates de notre histoire nationale, qui vise à rappeler et comprendre les faits et leur enchaînement, avec l’accusation et la culpabilisation systématique de la France et des Français. Soyons assurés que cette dévalorisation, voire ce dénigrement répété de l’histoire de notre pays ne contribue pas à susciter l’adhésion à nos valeurs des jeunes Français, notamment d’origine étrangère, ni à renforcer la cohésion de la nation.
Enfin, l’ASAF a noté que plusieurs ouvrages scolaires, destinés à l’enseignement de l’histoire en classe de 3e et de 1re, ne mentionneront plus, pour la guerre de 14-18, les noms de Joffre, Foch et Pétain. Par un curieux hasard, ils laissent celui du général allemand von Falkenheim, qui est à l’origine de l’offensive sur Verdun, visant à user et à saigner l’armée française. Alors que la France s’apprête à célébrer en 2014 le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il y a là une incohérence grossière qui mériterait d’être corrigée.
S’agissant du budget de la défense, l’ASAF rappelle que la part de PIB que la France consacre à sa défense a été divisée par deux depuis trente ans. Ce sont donc des dizaines, voire des centaines de milliards d’euros qui ont déjà été économisés sur les ressources financières destinées à nos forces armées. L’effort demandé au ministère de la défense a donc, semble-t-il, déjà été réalisé. Les armées ont atteint un seuil critique et se trouvent parfois en limite du seuil d’aptitude opérationnelle : matériels vétustes – quarante ans d’âge –, lacunes capacitaires dans certains domaines, baisse du niveau d’entraînement des unités et des équipages. Or rien dans le contexte international ne laisse supposer une diminution des risques et des menaces. De plus, on ne saurait prédire la nature de l’ennemi que nous devrons affronter demain. Dans ces conditions, l’ASAF estime extrêmement dangereux de poursuivre cette politique de désarmement, d’autant que le moral des cadres et des soldats qui subissent ces restrictions depuis des décennies s’en trouve maintenant affecté. Lors des auditions de juillet dernier, les chefs d’état-major ont tous exprimé très clairement leurs inquiétudes, ce qui signifie dans le langage simple et direct que l’ASAF utilise : l’armée est en limite.
C’est pourquoi l’ASAF tient à appeler respectueusement l’attention des membres de la Commission de la défense, qui n’ignorent pas ces réalités, sur ce point crucial que constitue la baisse du moral des cadres."
"M. le général (2s) Henri Pinard Legry, président de l’Association de soutien à l’armée française (ASAF). Je rappelle que l’ASAF, à travers les 500 associations adhérentes, regroupe non seulement des anciens combattants mais également des cadres et des soldats de l’armée d’active et de la réserve, ainsi qu’un nombre croissant de Françaises et de Français, jeunes ou moins jeunes qui, n’appartenant pas aux catégories précédentes, sont particulièrement intéressés par les questions militaires et de défense. [...]
L’ASAF estime [...] que la proposition de loi relative au 19 mars revêt non seulement un caractère essentiellement idéologique mais est, de plus, incohérente, puisqu’il existe déjà une date reconnue et célébrée. Cette démarche est également dangereuse pour le pays car elle ravive des plaies qui commençaient à se refermer. Elle est de nature à recréer des divisions entre les Français alors que les défis économiques et sociétaux que notre pays a à relever exigent une cohésion renforcée. Je rappelle qu’à l’occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, l’ASAF a édité un numéro spécial « Armée et Algérie », tiré à 10 000 exemplaires, qui a été largement diffusé, notamment dans les centres de documentation des universités et des grandes écoles. Ce numéro sera également diffusé au mois de décembre dans les collèges et les lycées.
D’une façon générale, l’ASAF considère, sans revenir sur les propos tenus par le Président de la République à l’occasion de l’anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv, qu’il faut se garder de faire rimer la commémoration des grandes dates de notre histoire nationale, qui vise à rappeler et comprendre les faits et leur enchaînement, avec l’accusation et la culpabilisation systématique de la France et des Français. Soyons assurés que cette dévalorisation, voire ce dénigrement répété de l’histoire de notre pays ne contribue pas à susciter l’adhésion à nos valeurs des jeunes Français, notamment d’origine étrangère, ni à renforcer la cohésion de la nation.
Enfin, l’ASAF a noté que plusieurs ouvrages scolaires, destinés à l’enseignement de l’histoire en classe de 3e et de 1re, ne mentionneront plus, pour la guerre de 14-18, les noms de Joffre, Foch et Pétain. Par un curieux hasard, ils laissent celui du général allemand von Falkenheim, qui est à l’origine de l’offensive sur Verdun, visant à user et à saigner l’armée française. Alors que la France s’apprête à célébrer en 2014 le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il y a là une incohérence grossière qui mériterait d’être corrigée.
S’agissant du budget de la défense, l’ASAF rappelle que la part de PIB que la France consacre à sa défense a été divisée par deux depuis trente ans. Ce sont donc des dizaines, voire des centaines de milliards d’euros qui ont déjà été économisés sur les ressources financières destinées à nos forces armées. L’effort demandé au ministère de la défense a donc, semble-t-il, déjà été réalisé. Les armées ont atteint un seuil critique et se trouvent parfois en limite du seuil d’aptitude opérationnelle : matériels vétustes – quarante ans d’âge –, lacunes capacitaires dans certains domaines, baisse du niveau d’entraînement des unités et des équipages. Or rien dans le contexte international ne laisse supposer une diminution des risques et des menaces. De plus, on ne saurait prédire la nature de l’ennemi que nous devrons affronter demain. Dans ces conditions, l’ASAF estime extrêmement dangereux de poursuivre cette politique de désarmement, d’autant que le moral des cadres et des soldats qui subissent ces restrictions depuis des décennies s’en trouve maintenant affecté. Lors des auditions de juillet dernier, les chefs d’état-major ont tous exprimé très clairement leurs inquiétudes, ce qui signifie dans le langage simple et direct que l’ASAF utilise : l’armée est en limite.
C’est pourquoi l’ASAF tient à appeler respectueusement l’attention des membres de la Commission de la défense, qui n’ignorent pas ces réalités, sur ce point crucial que constitue la baisse du moral des cadres."