mercredi 13 novembre 2013

0 Viticulteurs sinistrés du Libournais : "Peut-être doit-on enfiler des bérets rouges"

Trois mois après l’orage violent qui a ravagé une partie des vignes, plusieurs professionnels sont remontés.

L’orage de grêle du 2 août dernier a touché 4 700 hectares de vignes à plus de 80 %.

L’orage de grêle du 2 août dernier a touché 4 700 hectares de vignes à plus de 80 %. (archives s. Klein)



Quinze semaines après la terrible tombée de grêles, trois mois quasi tout rond après la visite du président de la FNSEA, Xavier Beulin, une nouvelle réunion était organisée, hier soir, à Saint-Magne-de-Castillon, l’une des communes les plus sévèrement touchées parl’épisode climatique du 2 août. Les vendanges sont passées et les mines de nombreux viticulteurs, dont la plupart étaient déjà présents il y a un trimestre dans la même salle, attendant des aides de l’État et des collectivités, se montrent encore un peu plus sombres.


Hier soir, le président de la FDSEA, Patrick Vasseur, venait justement effectuer un point sur les mesures prises et celles que le syndicat agricole majoritaire espère voir adoptées. Celles déjà activées sont nombreuses et concernent notamment le chômage partiel, le rachat de vendanges et de vins ou le dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti. À venir, le Conseil général doit proposer une aide aux viticulteurs déjà assurés (de 1 000 à 2 500 euros) et un financement État-banque-collectivités pourrait permettre la mise en place d’un prêt de reconstitution de fonds de roulement à taux zéro (avec un plafond de 50 000 euros par exploitation).
La FDSEA milite également pour de nouvelles mesures, à l’instar de la possibilité de cumuler retraite et activité professionnelle pour une période de deux ans renouvelable ou le relèvement de la DPA (déduction pour aléas).

Mais parmi la bonne soixantaine de viticulteurs présents hier soir et vraisemblablement le couteau sous la gorge, cela ne suffira pas. « C’est tout de même surprenant que l’on puisse donner à ceux qui sont assurés et aux autres, rien ! », lâche une viticultrice, ciblant la mesure proposée par le Département.

Un peu plus loin, un camarade vigneron rebondit sur les situations dramatiques vécues par nombre de professionnels. « Aujourd’hui, nous n’avons pas de stock, nous n’avons pas de trésorerie et nous n’avons pas de récolte. Pour seul recours, nous avons donc l’emprunt ! Peut-être doit-on enfiler des bérets rouges… » Selon les chiffres donnés, hier soir, par la FDSEA, une centaine de viticulteurs pourrait disparaître suite à l’épisode climatique, effrayant, de début août, dans le département. « Il y a des élus qui sont venus à Grézillac, ils n’ont pas dit grand-chose et ils ont été applaudis, regrette Patrick Vasseur. Il faut interpeller les conseillers généraux, les députés, les sénateurs ! »

« Le risque, martèle le président de la FDSEA, c’est que toute une partie d’une activité essentielle de notre territoire disparaisse. Il faut donc faire remonter pour qu’on ait davantage de moyens. » Lui veut interpeller les élus, d’autres souhaitent manifester leur colère.

« Palabrer avec le préfet ou monsieur le ministre, ça ne sert à rien, lance un autre viticulteur dans la salle. Il faut manifester notre mécontentement ! » De son côté, Dominique Techer, vigneron à Pomerol et porte-parole de la Confédération paysanne, estime que le plan « mis en place ne pourra rien sauver ». « On recule simplement la mort », livre-t-il
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