Compte-rendu du cercle "Anarchisme et Libéralisme" :
Le cercle d’Action française du jeudi 4 juin dernier a réuni une vingtaine de militants et sympathisants autour du thème « Anarchisme et Libéralisme ». Après avoir présenté les deux objets complexes que sont le libéralisme et l’anarchisme dans leurs spécificités politiques et historiques, nous avons constaté leur parenté évidente. Le libéralisme et l’anarchisme ne seraient-ils pas frères ennemis, mais frères par-dessus tout ?
Le cercle d’Action française du jeudi 4 juin dernier a réuni une vingtaine de militants et sympathisants autour du thème « Anarchisme et Libéralisme ». Après avoir présenté les deux objets complexes que sont le libéralisme et l’anarchisme dans leurs spécificités politiques et historiques, nous avons constaté leur parenté évidente. Le libéralisme et l’anarchisme ne seraient-ils pas frères ennemis, mais frères par-dessus tout ?
En
effet, si l’anarchisme se veut en opposition radicale avec la
société bourgeoise capitaliste, il n’en demeure pas moins qu’il
est issu de la même matrice idéologique que le libéralisme, maître
principe de la société bourgeoise. Il en résulte que la critique
anarchiste du libéralisme, malgré sa radicalité, ne parvient pas à
dépasser leur héritage commun des Lumières.
Après
avoir établi la parenté idéologique entre libéralisme et
anarchisme, nous avons démontré que par de nombreux aspects, le
second constituait une radicalisation du premier. Nous finîmes par
constater cependant que, l’anarchisme avait malgré tout développé
une identité politique qui lui était propre. Il en résulte donc
que l’anarchisme est parvenu à développer un discours
authentiquement antilibéral.
Si
l'anarchisme et le libéralisme partagent un tronc philosophique
commun, ils diffèrent néanmoins par le caractère plus radical et
pragmatique de l'anarchisme, qui reprend le flambeau du libéralisme
tout en souhaitant lui donner le coup de grâce. Ainsi, leur
confrontation permet de mettre en lumière leur parenté. Leur
opposition critique et le caractère difficilement classable de
l’anarchisme ne suffisent pas à occulter leur socle philosophique
commun.
Bien
loin de constituer un refus intégral du libéralisme, l’anarchisme
apparaît bien plutôt comme sa radicalisation. L’anarchisme ne
cherche pas, dans de nombreux domaines, à abattre le libéralisme,
mais à le dépasser, à pousser sa logique jusqu’au bout. Les
convergences du type du libertarisme ou de l’anarcho-capitalisme
l'illustrent. Il suit en cela l’eschatologie du progrès présente
dans toutes les idéologies modernes. Il n’en demeure pas moins que
l’anarchisme s’éloigne du libéralisme et développe à son
égard un discours critique cohérent. Toutefois dans la mesure où
il en est pour partie une excroissance critique, il ne parvient qu’à
un rejet partiel du libéralisme, focalisé sur la violence
économique et sociale produite par le libéralisme économique, et
sur l’aliénation politique que représente la démocratie
parlementaire. Il néglige de ce fait les aliénations nouvelles
issues des « libérations » provoquées par le libéralisme, qui ne
furent que la destruction de structures traditionnelles. Ses
tendances fédéralistes et communautaristes, déjà présentes dans
les socialismes utopiques, apparaissent ainsi comme une volonté de
renouer avec des structures détruites par le libéralisme. Pourtant,
dans la mesure où l’anarchisme considère nombre de ces structures
traditionnelles comme des aliénations, son rejet de la société
bourgeoise et libérale sonne comme incomplète.
Ce
qui nous permet de renverser la remarque de Proudhon : «
L’anarchisme, c’est la monarchie moins un ».