Le racisme anti-blanc, cette réalité qui fait pourtant débat
Jean-François
Copé, maire de Meaux et remuant outsider dans la course à la
consécration UMPiste, vient de commettre un récent ouvrage Manifeste pour une droite décomplexée, dans lequel il revient notamment sur la réalité du racisme anti-blanc dans certaines banlieues françaises : « Un
«racisme anti-Blanc» se développe dans les quartiers de nos villes où
des individus – dont certains ont la nationalité française – méprisent
des Français qualifiés de «gaulois», au prétexte qu’ils n’ont pas la
même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu’eux ».
Tout le gotha politique s’est donc ému de ces propos dérangeants, dénonçant cette « façon supplémentaire d’opposer les différentes composantes de notre communauté nationale. »,
pour citer la première adjointe PS du maire de Paris, Anne Hidalgo.
L’inénarrable imbécilité républicaine voulant qu’un constat social soit
forcément catégorisé politiquement, le racisme anti-blanc semblait
devoir rester l’apanage de l’extrême droite française, comme le voulait
déjà le psychosociologue Erwan Lecoeur dans son ouvrage Dictionnaire de l’extrême droite française. Que dire alors quand cette réalité était décrite, dès 2010, par Alain Jacubowicz, président de la LICRA : « je
n’aurais jamais imaginé, il y a encore quelques années, que l’on puisse
faire un jour le constat d’un racisme anti-blanc. C’est terrible. Ce rêve nous a conduit à la cécité, on n’a pas voulu voir la montée du racisme intercommunautaire… » ?
L’arriviste Copé, rejoint par son
adversaire Fillon, auraient ils retourné leurs vestes, versant dans
l’immondice et l’infâme en rejoignant insidieusement l’innommable Front
Bleu Marine ? Evidemment non. Mais ils savent tirer des leçons de leurs
échecs (ou lire ceux qui savent le faire), comme Ivan Rioufol, lorsqu’il décryptait la ligne « Buisson » tant décriée par certains cadors de droite (NKM en tête) : « Il
est de bon ton dans les médias de critiquer la « ligne Buisson », du
nom du conseiller présidentiel qui avait convaincu le candidat de faire
une campagne sur la défense de l’identité française. Je pense, pour ma
part, que cette ligne était la bonne et qu’elle a permis à Sarkozy de
faire une belle remontée jusqu’à espérer gagner au second tour. »
La droite « décomplexée » a
juste compris qu’un (tout) petit zeste d’honnêteté et d’intelligence
pouvait fournir un bon quota de voix. Inutile d’y chercher un quelconque
souci du bien-être de leurs concitoyens : Copé, tout comme Fillon, sont
uniquement à la recherche de voix en vue de prendre la place vacante de
la présidence de l’UMP, tremplin vers l’élection de 2017. Et, pour y
parvenir, montrer un semblant de courage politique en enfonçant avec
fracas d’immenses fenêtres ouvertes…
Car le racisme anti-blanc, au-delà de sa
récupération politique, est une réalité tangible et quasi-palpable, dès
que l’on veuille bien sortir la tête de sa Tour d’Ivoire. L’appel d’un
grand nombre de personnalités de gauche (notamment l’ex ministre Bernard
Kouchner) du 23 Mars 2005 contre les « ratonnades anti-blancs » n’aura pas fait changé les mentalités. Même la prise de conscience de cette réalité par la LICRA en 2010
n’y aura rien changé : les débats resteront stériles et ne serviront
qu’à attiser, encore un peu plus, l’arrivisme de certains hommes
politiques. Qui refermeront le couvercle quand ils auront obtenu le
poste convoité…
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