lundi 19 novembre 2012

0 Najat Belkacem, grand inquisiteur du sexuellement correct


Mme Belkacem, qui doit trouver son ministère du Droit des femmes trop étriqué, s’est découvert une nouvelle vocation. Elle a révélé le sens de sa nouvelle croisade à l’occasion d’un entretien donné à un périodique homosexuel militant.
Elle y affirme sans rire, au sujet des manuels scolaires de littérature, que ceux-ci « s’obstinent à passer sous silence l’orientation LGBT [sic] de certains personnages historiques ou auteurs, même quand elle explique une grande partie de leur œuvre comme Rimbaud.  » Oui, vous avez bien lu « s’obstinent »... Tel un inquisiteur d’un nouveau genre, Mme Belkacem, veut donc contraindre (par la force peut-être ?) les éditeurs hérétiques et relaps, qui « s’obstinent » dans leurs erreurs, à abjurer et à épouser définitivement l’idéologie de la nouvelle gauche "morale".
La déclaration du ministre traduit surtout son ignorance du sujet. En effet, non seulement, la relation de Rimbaud et Verlaine est évoquée par les manuels scolaires mais on peut même affirmer que la recherche de l’homosexualité dans les œuvres littéraires est devenue, ces dernières années, une véritable mode, une marotte quasi obsessionnelle de la critique. J’ai personnellement le souvenir d’avoir subi des cours, lors de ma préparation à l’agrégation, où l’on cherchait à donner contre la lettre des textes, contre leur esprit, contre le sens historique et contre le simple bon sens, une lecture homosexualiste des rapports entre Roland et Olivier dans La Chanson de Roland ou encore de ceux de Tête d’Or et Cébès dans Tête d’Or de Claudel !
Cette mode à laquelle Mme Belkacem se rallie, sans même le savoir, est d’ailleurs profondément paradoxale : au moment où l’on rejette le déterminisme sexuel au nom des théories du gender, au moment où il paraîtrait offensant, « sexiste » comme ils disent, d’affirmer d’un auteur qu’il a une écriture féminine parce qu’il est une femme, on veut consacrer un nouveau déterminisme, beaucoup plus difficile à étayer que le précédent et qui reposerait cette fois sur l’orientation sexuelle ! Il y aurait une manière de sentir et d’écrire propre aux hétérosexuels, une autre aux homosexuels, une troisième pourquoi pas... aux sado-masochistes ?
Ce point de vue est faux et dangereux parce que d’une part il ferait retomber la critique dans un lansonisme étroit (l’œuvre expliquée par la seule vie de l’auteur) et d’autre part parce que l’orientation sexuelle est chose complexe et changeante. Mme Belkacem ne connaît manifestement rien à Rimbaud dont le génie n’a heureusement pour lui rien à voir avec son homosexualité (on voit mal comment le sonnet des voyelles pourrait faire l’objet d’une interprétation homosexuelle !) et encore moins (si c’est possible !) à Verlaine qui a eu, comme chacun sait, des orientations sexuelles multiples et successives.
Concluons avec Proust et contre Belkacem et son nouveau réductionnisme méthodologique que « L’homme qui fait des vers et qui cause dans un salon n’est pas la même personne ». Élevons surtout une protestation contre la volonté de manipuler l’éducation dans des buts idéologiques et militants.
Stéphane Blanchonnet - L’Action Française n° 2851 - A Rebours

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