Le 19 décembre prochain, on pourra assister à une étonnante comparution devant le tribunal correctionnel d’Avignon.
Sera jugée une mère de famille qui a prénommé son fils… Jihad et envoyé en classe son rejeton – né le 11 septembre 2009 – avec un tee-shirt portant l’inscription « Je suis une bombe ». Elle est poursuivie pour « apologie de crime ». La maman, divorcée, sera accompagnée devant le tribunal par l’oncle de l’enfant qui a offert le tee-shirt en question.
On imagine la tête des instits et des parents d’élèves de cette école maternelle de Sorgues, près d’Avignon, quand le petit Jihad s’est présenté. Sommée de s’expliquer, la maman a bredouillé qu’il s’agissait d’une « provocation ». Le maire n’a pas trouvé ça drôle. Il a saisi le procureur de la République : il s’inquiète pour le bambin, on le comprend. Il dénonce « l’irresponsabilité des parents », on ne peut que l’approuver. Il pourrait également s’interroger sur l’énergumène qui, à l’état-civil, a accepté un tel prénom… On hésite entre aveuglement, bêtise ou ignorance.
Questions. Qu’y-a-t-il dans la tête de ces adultes ? Quelle haine du pays où ils vivent ? Quelle détestation de cette civilisation qu’ils côtoient ou, plutôt, qu’ils supportent ? Et qu’on ne me réponde pas qu’il s’agit d’une exception ! J’ai encore en tête les paroles du frère de Merah, l’assassin de Toulouse et de Montauban, expliquant qu’ils avaient été élevés, lui, ses frères et ses sœurs, dans la haine de la France et des Juifs. On connaît la suite…
Dînant avec mon amie Elisabeth Lévy, elle me citait un spécialiste de l’islam, dont j’ai oublié le nom. A ceux qui expliquent que ce genre « d’affaires » est l’arbre qui cache la forêt, notre homme répondait : mais quelle forêt a pu produire de tels arbres ? Oui, quel environnement, quelles frustrations mais aussi quelle lecture de la religion ? Je n’ose pas dire : quelle religion ?
Sur toute cette histoire, vous l’aurez constaté, trois fois rien dans la presse. Il ne s’agirait pas de « stigmatiser », de donner dans l’islamophobie. En revanche, on en a fait des tartines avec ce que les journalistes ont appelé la première mosquée « ultra-progressiste d’Europe ». En clair, un lieu de culte musulman « gay friendly » et féministe. Je ne sais pas si ces mosquées « inclusives », comme on les a baptisées aux États-Unis, sont « ultra-progressistes », mais ultra-minoritaires, c’est sûr : cette initiative n’a obtenu – j’ai envie d’ajouter, évidemment – le soutien d’aucune institution musulmane. Mais qu’importe, c’est tellement rassurant pour nos médias. « Ça l’fait », comme on dit… En tout cas, plus que le petit Jihad.
Boulevard Voltaire