La repentance, doctrine officielle de la
République depuis le discours de Chirac de 1995 sur la responsabilité
de l’Etat français dans le génocide des Juifs commis par les nazis, est
décidément un gouffre sans fond. Et dire que Jean-Marc Ayrault en a déjà
fait des tonnes à Nantes sur le sujet ! Il est vrai que des
"réparations" sonnantes et trébuchantes sont à la clé !
Soutenue par le Conseil représentatif des
associations noires (Cran), cette femme demande réparation pour ses
ancêtres victimes de crime contre l’humanité.
Les lointains grands-parents de Rosita Destival ont été esclaves jusqu’en 1837, comme l’atteste leur acte d’affranchissement. C’est pour le terrible préjudice qu’ils ont subi que cette femme porte plainte aujourd’hui, attaquant l’État pour crime contre l’humanité. En effet, depuis la loi Taubira de mai 2001, l’esclavage a été reconnu comme tel. C’est la première fois qu’un descendant direct d’esclaves attaque la France. En 2005, plusieurs associations, dont le Mouvement international pour les réparations (MIR), avaient porté plainte à Fort-de-France pour le rôle de la France dans la traite négrière. Le jugement n’a toujours pas été rendu.
Une QPC déposée pour modifier le décret d’abolition de l’esclavage
La Guadeloupéenne est soutenue par le Cran qui s’estime berné par le gouvernement. « Jean-Marc Ayrault n ous avait promis une réunion interministérielle avant le 7 novembre pour discuter des réparations liées à l’esclavage. Depuis, plus de nouvelles », explique Louis-Georges Tin, le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), au Figaro. L’association va également déposer une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). En effet, le décret d’abolition de l’esclavage de 1848 prévoit bien de fournir une réparation, mais pas aux esclaves eux-mêmes. « Ce sont les anciens exploitants qui ont demandé une réparation pour compenser le manque à gagner induit par l’abolition de l’esclavage ! On oublie souvent que l’ancienne colonie française d’Haïti a dû payer à la France une rançon jusqu’en 1825. Le pays s’est endetté jusqu’en 1946 pour l’honorer. » Le Cran demande donc à ce que ce décret soit modifié, et les descendants d’esclaves indemnisés.
« Les descendants d’esclaves sont en crise depuis des siècles »
Comment apporter réparation à un crime aussi terrible, aussi organisé et aussi ancien ? « L’esclavage recouvre deux choses, répond Louis-Georges Tin. D’un côté la privation de liberté, qui est irréparable. De l’autre, le travail non rémunéré, le vol organisé et ça, de l’argent peut le réparer, même des années plus tard. Les descendants d’esclaves continuent à payer le prix de ce vol : combien d’héritage spolié, de capital volé ? Les descendants d’esclaves sont en crise depuis des siècles. » Aux États-Unis, la banque JPMorgan Chase a été contrainte en 2005 par loi de distribuer des bourses d’études aux jeunes des ghettos noirs de Chicago. La justice avait estimé que son capital s’était construit en partie sur l’esclavage.
L’association lance un appel aux descendants d’esclaves à se manifester et à poursuivre la France en justice. « L’État peut s’attendre à une pluie de procès », menace Louis-Georges Tin. Seule l’organisation de la réunion promise par Jean-Marc Ayrault pourrait inciter l’association à ne pas se lancer dans une guerre judiciaire. Quand il était maire de Nantes, première ville négrière de France, Jean-Marc Ayrault a soutenu le travail de mémoire sur le sujet. En mars 2012, un Mémorial de l’abolition de l’esclavage y a été inauguré.
Le Figaro
Voir également la réaction de Novopress
Les lointains grands-parents de Rosita Destival ont été esclaves jusqu’en 1837, comme l’atteste leur acte d’affranchissement. C’est pour le terrible préjudice qu’ils ont subi que cette femme porte plainte aujourd’hui, attaquant l’État pour crime contre l’humanité. En effet, depuis la loi Taubira de mai 2001, l’esclavage a été reconnu comme tel. C’est la première fois qu’un descendant direct d’esclaves attaque la France. En 2005, plusieurs associations, dont le Mouvement international pour les réparations (MIR), avaient porté plainte à Fort-de-France pour le rôle de la France dans la traite négrière. Le jugement n’a toujours pas été rendu.
Une QPC déposée pour modifier le décret d’abolition de l’esclavage
La Guadeloupéenne est soutenue par le Cran qui s’estime berné par le gouvernement. « Jean-Marc Ayrault n ous avait promis une réunion interministérielle avant le 7 novembre pour discuter des réparations liées à l’esclavage. Depuis, plus de nouvelles », explique Louis-Georges Tin, le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), au Figaro. L’association va également déposer une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). En effet, le décret d’abolition de l’esclavage de 1848 prévoit bien de fournir une réparation, mais pas aux esclaves eux-mêmes. « Ce sont les anciens exploitants qui ont demandé une réparation pour compenser le manque à gagner induit par l’abolition de l’esclavage ! On oublie souvent que l’ancienne colonie française d’Haïti a dû payer à la France une rançon jusqu’en 1825. Le pays s’est endetté jusqu’en 1946 pour l’honorer. » Le Cran demande donc à ce que ce décret soit modifié, et les descendants d’esclaves indemnisés.
« Les descendants d’esclaves sont en crise depuis des siècles »
Comment apporter réparation à un crime aussi terrible, aussi organisé et aussi ancien ? « L’esclavage recouvre deux choses, répond Louis-Georges Tin. D’un côté la privation de liberté, qui est irréparable. De l’autre, le travail non rémunéré, le vol organisé et ça, de l’argent peut le réparer, même des années plus tard. Les descendants d’esclaves continuent à payer le prix de ce vol : combien d’héritage spolié, de capital volé ? Les descendants d’esclaves sont en crise depuis des siècles. » Aux États-Unis, la banque JPMorgan Chase a été contrainte en 2005 par loi de distribuer des bourses d’études aux jeunes des ghettos noirs de Chicago. La justice avait estimé que son capital s’était construit en partie sur l’esclavage.
L’association lance un appel aux descendants d’esclaves à se manifester et à poursuivre la France en justice. « L’État peut s’attendre à une pluie de procès », menace Louis-Georges Tin. Seule l’organisation de la réunion promise par Jean-Marc Ayrault pourrait inciter l’association à ne pas se lancer dans une guerre judiciaire. Quand il était maire de Nantes, première ville négrière de France, Jean-Marc Ayrault a soutenu le travail de mémoire sur le sujet. En mars 2012, un Mémorial de l’abolition de l’esclavage y a été inauguré.
Le Figaro
Voir également la réaction de Novopress
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