Par Aristide Leucate *
Les nations sont devenues les nouveaux prolétaires de la mondialisation, exploitées, vidées de leur substance et, finalement, aliénées entre les mains irresponsables de la haute finance apatride, des marchés financiers, des banques, des fonds monétaires et autres fonds de pensions, tous concourant à ce mortifère turbo-capitalisme d’arraisonnement du monde.
Depuis que l’ancien Premier secrétaire du PS, devenu locataire de l’Elysée le 6 mai 2012, a ratifié, les 28 et 29 juin2012, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), notre pays est littéralement placé sous tutelle de la Commission de Bruxelles. Un peu comme nos communes l’étaient sous celle de l’Etat, avant les lois Deferre de décentralisation. Flamby Normal ne fit, cependant, qu’emboîter le pas de son prédécesseur qui, le 21 février 2012, ratifia le Mécanisme européen de stabilité (MES), sorte de FMI européen que la France devra abonder à hauteur de 142,7 milliards d’euros et qui prohibe les déficits publics au-delà de 0,5% du PIB des Etats. Or, dans son dernier rapport public annuel, la Cour des comptes a estimé irréaliste la politique du gouvernement socialiste de tenir le déficit public de la France en dessous des 3% du PIB. Partant, la France, ayant vraisemblablement atteint, fin 2012, un déficit proche de 90% de son PIB (environ 1700 milliards d’euros, soit 11 151,27 milliards de Francs), s’expose, à un programme drastique d’ajustement structurel, « comportant une description détaillée des réformes structurelles à établir et à mettre en œuvre pour assurer une correction effective et durable de son déficit » (art. 5 du TSCG).
En d’autres termes, notre pays est, volens nolens, condamné à une politique libérale d’austérité sans précédent, coincé dans l’étau incoercible de Bruxelles et de Francfort, sous l’œil vigilant de la Cour de justice de Luxembourg. Dès lors, que pèsera la pâle réforme des banques promises par François Le Normal ? Ayant déclaré emphatiquement, hier, que son « ennemi sans visage » était la « Finance », le voilà, aujourd’hui, embrasser les dogmes libre-échangistes de la Banque centrale européenne. L’économiste, Gaël Giraud, a raison de dire que « ce projet n’est pas du tout ce que prétendent ses promoteurs, [quand] ils affirment qu’il s’agit de séparer les activités utiles à l’économie [dépôt et épargne, NDLR] des activités inutiles [spéculation, NDLR], et de sécuriser les dépôts des Français ». En réalité, note-t-il, « il s’agit d’un projet qui (…) déploie un filet de sécurité supplémentaire pour les banques, qui, en cas de malheur, risquent d’être à nouveau renflouées par le contribuable ! (…) En cas de faillite d’une banque, le gouverneur de la Banque de France et le directeur du Trésor disposent de la majorité absolue pour décider comment et par qui elle sera renflouée. (…) C’est un projet qui a été rédigé sous la dictée des grands banquiers français. Il y a une collusion d’intérêt évidente entre le Trésor, Bercy et les banques » (L’Expansion, 8 février). [...]
La suite dans L’AF 2857
*Aristide Leucate est rédacteur à L’Action Française
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