Manif : attention, l’UMP veut récupérer le mouvement !
Tombant dimanche soir sur un ami qui quittait l’avenue de la Grande-Armée où il était venu, comme moi, voir et complimenter la famille française, il me dit que le pouvoir, qui annonçait 300.000 manifestants, lui faisait penser à la Pologne finissante de Jaruzelski, dans les années 1980 :...
...même décrochage de l’exécutif devenu inaudible au sein de la population, mêmes manifestations et mêmes mensonges sur les chiffres, mêmes brutalités policières cautionnées par les chiens de garde d’un système aux abois, même volonté de pousser le peuple à la faute, même déni de réalité d’une lame de fond. C’est pourquoi demander, comme le font des politiciens prêts à sauter dans le train en marche d’un mouvement historique qu’ils n’ont pas déclenché, la démission du ministre de l’Intérieur ou du préfet de police est dérisoire. Chacun sait que le premier a, dès le départ, cherché le conflit, au risque de drames majeurs, en refusant, pour cautionner ses mensonges sur le nombre éventuel de manifestants, d’accorder l’itinéraire adéquat. Ses gardes mobiles n’ont fait, dès lors, qu’appliquer à la lettre des consignes résultant de son propre refus d’assurer à ces Français-là, dont il ne reconnaît pas le droit politique d’exister, le droit constitutionnel de manifester dans des conditions normales de sécurité. Et ce, alors qu’il s’agissait, et il le savait, d’une manifestation des familles françaises.
Si révoltantes soient-elles, les brutalités policières du 24 mars à l’encontre des femmes et des enfants, si elles renseignent sur la faillite morale de l’exécutif, ne sont qu’un effet : celui de l’ampleur d’une protestation qui, loin de s’essouffler, non seulement grandit mais s’étoffe aussi sur le plan revendicatif. Car les Français se rendent compte désormais, devant les renoncements économiques et sociaux de Hollande, que la dénaturation du mariage et de la filiation n’est qu’une pièce d’un puzzle beaucoup plus complexe de marchandisation généralisée de l’être humain. Et sur ce plan-là, on a du mal à cerner ce qui sépare fondamentalement l’UMP du PS. [...]
François Marcilhac - La suite sur Boulevard Voltaire