Que cela plaise ou non, l’homosexualité
est dans la nature. André Gide le démontrait courageusement et
brillamment, il y a cent ans, dans son Corydon. Sous ce rapport, le
macaque et le flamant rose n’ont rien à envier à l’homme, et
réciproquement.
Il n’empêche que, dans la nature, il n’existe pour ainsi dire pas de
filiation qui ne passe par la rencontre entre deux sexes, y compris chez
l’escargot, discrètement mais indubitablement hermaphrodite, donc
bisexuel parce que bisexué.
L’homme désireux de se prolonger par des enfants sait de longue date
ruser avec la nature. Par le biais de l’adoption, ersatz social de la
paternité. Depuis peu, le progrès de la médecine génétique lui a permis
de recourir à des procédures et à des procédés qu’excuse la nécessité
chez les couples stériles, mais qui ne s’expliquent dans les couples
homosexuels que par l’aversion ou l’allergie pour l’autre sexe. Aussi
bien, la procréation médicale assistée comme la grossesse pour autrui
supposent l’instrumentalisation et la marchandisation d’êtres humains,
femmes réduites au rôle d’utérus de location dont d’autres assureront le
service après-ventre, hommes-donneurs utilisés comme pompe à sperme
pour les besoins d’une gestation-service. [...]
Dominique Jamet - La suite sur Boulevard Voltaire