L’Union européenne a manifestement deux principales raisons d’être. L’une consiste à résoudre les problèmes qui ne se posent pas, diamètre des pots de yaourts et striures des pneus de tracteurs ; l’autre, découlant directement de la première : nous rogner chaque jour un peu plus de liberté.
C’est le théorème de la grenouille. Jetez l’animal dans une eau trop chaude et il jaillira de la casserole. En revanche, mettez-le dans de l’eau froide et cuisez progressivement à feu doux. Là, il ne se réveillera que lorsque cuit à point et qu’il sera trop tard. Ainsi, un rapport de l’UE, pondu par un groupe d’experts, sous la direction de la Néerlandaise Neelie Kroes, propose-t-il de mieux « encadrer » la profession de journaliste… Comme souvent les mauvaises actions, tout cela se dissimule derrière de belles déclarations d’intentions : pluralisme des médias, éviter les dérives des tabloïds anglais, etc. Et c’est après que ça tourne en quenouille : « Tous les pays de l’UE devraient avoir un conseil des médias indépendant. » Lequel serait autorisé à « sanctionner les titres de presses au moyen d’amendes, ou d’insertions d’excuses et de retraits de statuts journalistiques »… [...]
Nicolas Gauthier - La suite sur Boulevard Voltaire