Au mois de janvier 2012, au Mali, la
résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de
fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter
en profondeur à travers trois volets :
Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg,
Diplomatique,
en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux
n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne
s’effaceraient pas devant les siens,
Militaire,
en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque,
totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de
sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à
Tombouctou.
Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières,
A cédé devant les exigences algériennes de non intervention,
A
camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la
CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont
l’efficacité militaire relève de la méthode Coué,
A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
Bernard Lugan - La suite sur Afrique réelle